1390 €
60 x 60 cm
Peinture acrylique et aérosol sur toile
« Faire campagne », œuvre abstraite de 60 × 60 cm, déploie une esthétique foisonnante héritée de l'action painting et du néo-expressionnisme, où la gestualité picturale se fait stratégie autant que spontanéité. La surface saturée d'éclaboussures chromatiques — jaunes incandescents, verts organiques, touches orangées et ponctuations sombres — compose une véritable cartographie émotionnelle, un paysage mental en perpétuelle effervescence.
Mais derrière cette apparente célébration du monde rural se lit un second niveau : le champ politique — littéralement, métaphoriquement, symboliquement.
Les couches superposées de points et de projections deviennent alors les marqueurs d'un territoire électoral en agitation, un espace où chaque couleur, chaque tache, chaque vibration renvoie à la multitude des voix, à la pluralité des opinions, aux frictions idéologiques qui structurent la vie démocratique. La montée graduelle de la densité chromatique, du sombre vers le lumineux, évoque la tension croissante d'une campagne politique, où l'obscurité des coulisses se métamorphose progressivement en exposition médiatique, en clarté stratégique.
La composition rappelle aussi les mouvements d'un corps électoral : accumulation, dispersion, coagulation. Les couleurs se chevauchent comme autant de discours concurrentiels, de programmes, de slogans, de prises de position qui s'entrechoquent. On perçoit une dynamique presque sociologique : celle d'un espace public saturé, vibrant, où rien n'est figé et où tout se négocie.
« Faire campagne » devient alors une double métaphore :
Ainsi, l'œuvre opère une fusion subtile entre l'imaginaire de la terre et l'imaginaire du débat, faisant de la toile un terrain où se rencontrent l'organique, le stratégique et l'humain. Elle rappelle que « faire campagne » n'est jamais seulement cultiver un sol : c'est aussi cultiver une conviction, semer des idées, et espérer qu'elles germent dans l'esprit collectif.
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